
General Electriks - French American Boy
Après Cliquety Kliqk, notre bon General Electriks revient avec son second album. Qui n’a pas tapé du pied sur son « Tu m’intrigues » à l’époque ? Longtemps expatrié aux États-Unis, Hervé Salters a fait ses armes avec les ténors du hip hop outre-Atlantique, comme Blackalicious ou Lyrics Born. Déjà, sur son premier opus, on sentait toute l’envergure de son talent déjà prometteur.
Propos recueillis par Joss Danjean Au final, il s’est acoquiné avec tous les (bons) producteurs de la Bay Area, le label Quannum en tête. Et bien lui en prit, quand on écoute sa musique. Rarement un petit Français n’aura aussi bien tiré on épingle du jeu, en se frottant aux gros noms chez les Yankees.
Après Cliquety Kliqk, notre bon General Electriks revient avec son second album. Qui n’a pas tapé du pied sur son « Tu m’intrigues » à l’époque ? Longtemps expatrié aux États-Unis, Hervé Salters a fait ses armes avec les ténors du hip hop outre-Atlantique, comme Blackalicious ou Lyrics Born. Déjà, sur son premier opus, on sentait toute l’envergure de son talent déjà prometteur.
Propos recueillis par Joss Danjean Au final, il s’est acoquiné avec tous les (bons) producteurs de la Bay Area, le label Quannum en tête. Et bien lui en prit, quand on écoute sa musique. Rarement un petit Français n’aura aussi bien tiré on épingle du jeu, en se frottant aux gros noms chez les Yankees.
1. On dit souvent qu'on a toute une vie pour faire son premier album et quelques pour le second, qu'en penses-tu?
Je vois ce que tu veux dire. Effectivement, c'est comme si tu faisais le plein d'expériences et d'idées jusqu'à l'échafaudage du premier disque, dans lequel tu laisses tout ça se déverser. Puis le moment du 2eme album venu, tout va plus vite et tu n'as pas eu le temps de refaire le plein. Mais personnellement, je vois vraiment ce second disque comme la continuation de ce que j'ai lancé avec le premier. Dans ce sens, beaucoup des choses qui m'inspiraient au moment du premier disque m'inspirent toujours. Et comme entre temps j'ai été pris avec d'autres projets et que du coup j'ai attendu quelques années avant de m'attaquer à une suite, d'autres sources d'inspirations ont eu le temps de venir se greffer au moteur d'origine. C'est un peu comme si j'avais contourner le problème, comme si je m'étais tenu à l'écart de la cadence de rigueur en matière de sortie de disque. Ca n'était pas vraiment fait expres, mais je suis content avec le recul que ça se soit passé comme ça.
2. Comment se sent-on quand on revient en France après une expérience telle que la tienne aux Etats-Unis?
C'est toujours un vrai bonheur de revenir en France. Même si je ne me suis jamais vraiment senti 100% français, mon père étant britannique et moi-même ayant vécu 4 ans à Londres pendant l'adolescence, la culture française reste clairement celle avec laquelle j'ai le plus d'atomes crochus. J'ai toujours un petit peu l'impression de remettre des chaussons quand je reviens à Paris. Ceci-dit, je sens que ça n'est plus tout à fait chez moi. La baie de San Francisco n'est pas non plus vraiment chez moi, même si j'y habite maintenant depuis presque 10 ans. J'ai un peu l'impression de flotter quelque part entre les 2, ce qui n'est pas une sensation désagréable d'ailleurs. Ca a l'avantage de vous laisser choisir le meilleur des deux mondes et de vous rappeler constamment qu'il y a vraiment beaucoup de manières différentes d'envisager la vie sur cette planète.
3. Quelle est l'idée maîtresse de ce second disque? Un film rouge musical,un concept, autre chose?
La seule chose que je savais en entamant ce disque, c'etait que je voulais qu'il sonne tres organique. Je voulais autre chose que l'esthétique de collage qui etait celle du premier album, et qui etait aussi en partie celle de l'album que j'avais fait entre temps avec mon autre projet, Honeycut. Cette approche de collage est somme toute celle du hip hop, et c'est un rendu que j'aime toujours beaucoup, mais j'avais juste besoin de revenir à quelquechose de plus fluide. Pour le reste, j'ai essayé au contraire d'attaquer l'album avec le moins de préconceptions possibles. C'est finalement un petit peu ça le théorème de base pour GE: se lancer sans trop réfléchir et voir ce que ça va donner. Après, une fois que plusieurs pistes sont lancées et que l'affaire commence à prendre forme, tu prends un pas en arrière, tu regardes à quoi ça ressemble, et tu avises. A partir de ce moment là, tu commandes au disque autant qu'il te commande à toi. J'aime bien personnellement laisser les morceaux m'emmener quelque part, surtout si ça n'était pas quelque part de prévu.
4. D'où te vient ton inspiration?
De tout et de rien. Ca peut venir de la musique de d'autres gens, mais ça vient plus souvent d'ailleurs en ce qui me concerne. Une phrase entendue à la dérobée en croisant quelqu'un dans la rue qui va déclencher un effet domino dans ma tête, la lumiére d'un soir, un film, une sensation, un tableau, une bonne patisserie, une conversation avec des amis, une paire de chaussures incroyable, etc... Si on cherche bien, il y a des petits tresors à trouver dans beaucoup des instants d'une journée, il faut juste savoir les saisir et surfer avec. Si on s'est levé sur le mauvais pied, c'est plus dur.
5. Où as-tu enregistré?
Dans quelles conditions? En combien de temps?J'ai enregistré quasiment tout dans mon garage, où j'ai installé mon home studio. Par 'home studio' j'entends un laptop, deux enceintes, un micro, et des claviers empilés les uns sur les autres. Seuls les cordes et les cuivres ont été enregistrés ailleurs, dans un charmant endroit à San Francisco appellé The Studio That Time Forgot. J'avais ecrit tous les arrangements préalablement et engagé les musiciens. On a tout enregistré en une journée, un dimanche. C'etait formidable de voir tout ces arrangements prendre vie. Tous les musiciens étaient tres bons, ils ont vraiment donné de l'âme à ces mélodies.J'ai commencé à travailler sur 'Good City' pendant l'automne 2006. L'album d'Honeycut venait de sortir aux USA, et nous avons pas mal tourné pendant l'année qui a suivit. Du coup, je ne travaillais sur le nouveau GE que lorsque j'en avais le temps, une touche par ci, une retouche par là. J'ai finalement terminé le disque l'automne dernier, donc 2 ans après l'avoir entamé.
6. tu travailles seul? As-tu songé à des collaborations? Si oui qui idéalement?
En fait je collabore avec beaucoup de gens pendant la majeure partie de mon temps. Soit avec Honeycut, soit avec Blackalicious, soit avec les autres gars du collectif Quannum, etc... Du coup, quand je me plonge dans GE, c'est justement pour me retrouver seul face au mirroir. Les moments où je collabore avec d'autres gens nourrissent mon inspiration en solitaire, et vice versa. Là, par exemple, vu que je viens de terminer le nouveau GE, je n'ai qu'une envie, c'est de faire des morceaux avec Chief Xcel (de Blackalicious) ou Tony et Bart d'Honeycut.
7. Tu te sens plus proche d'une scène musicale américaine ou française?Pourquoi?
Je me sens vraiment comme faisant partie de la scène Quannum de la baie de San Francisco. Je travaille avec ces divers membres depuis plusieurs années et c'est un peu devenu ma famille musicale d'acceuil. Ceci-dit, quand je reviens à Paris et que je retrouve les copains, c'est comme si cet autre puzzle musical s'assemblait d'un coup de nouveau. Encore une fois, c'est un petit peu comme si je flottais quelquepart entre les 2. D'ailleurs, c'est marrant, quand je fais écouter ce que je fais à des américains, ils me disent "c'est chouette ton truc, c'est tres européen." Et quand je fais écouter ça à des français ils me disent "c'est chouette ton truc, c'est tres américain." Quelque part entre les 2...
8. Tu tournes beaucoup... Quelle formation sur scène? Quelle genre deprestation scénique?
Vu que GE allie sur disque des esthétiques assez variées et notamment mélange des sons à l'ancienne avec des traitements plus moderne, j'aime l'idée de retrouver ces contrastes sur scène. Par exemple, mon ami Tony Sevener se joindra à nous pour jouer de la MPC en live. La MPC est une sorte de boite à rythme dans laquelle vous pouvez mettre vos propres sons. D'habitude, les gens ne l'utilisent que pour programmer des rythmes, mais Tony sait en jouer comme si c'etait une batterie, en live. C'est à dire qu'il tape avec ses doigts sur les boutons de cette boite à rythme et arrive à reproduire des parties rythmiques de batteur. L'avantage de la demarche est que vous avez accés à des sons de batterie plus produits et punchys que si vous utilisiez une batterie accoustique, mais que le tout reste joué par un musicien. Tony joue aussi de la batterie, ce qu'il fera aussi avec GE sur scéne sur certains morceaux. A l'aspect hip hop de la MPC viendra se frotter le coté organique du vibraphone de Norbert Lucarain, qui jouera aussi des percussions et parfois la batterie. Le tres talentueux Jessie Chaton, chanteur du goupe Fancy, se joindra à nous à la basse et basse synthé. Et l'inénarable Seb Martel, grand pote avec qui j'ai beaucoup joué par le passé, jouera la guitare. Je serai au clavinet, Rhodes et synthé, ainsi qu'au chant donc. Il faut s'attendre à une prestation tres energique, un espece de Funk malpoli et futuriste, avec des escapades vers d'autres genres pour pimenter l'histoire.
9. Quelle est ta citation ou ta maxime préféré (ou ton principe de vie)?
Je ne suis pas sur d'en avoir vraiment une, mais j'aime bien cette citation de Kerouac: 'first thought, best thought.' (premiere pensée, meilleure pensée).GENERAL ELECTRIKSGood city for Dreamers(Discograph)
http://www.general-electriks.com/
www.myspace.com/generalelectriks
L'intégralité de cette interview ICI en version originale chez OpenMag
Musique
3/31/2009 10:07:00 AM
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