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L'art de tourner en rond .

Définition d'un style indéfinissable "Le Dub"

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Histoire du dub

Le dub ? C'est simple ! Enfin presque... En apparence, c'est du reggae instrumental. En réalité, c'est un peu plus compliqué. L'origine du dub reste incertaine mais la légende veut que ce courant musical majeur soit né d'une erreur : l'oubli des pistes voix lors d'une séance d'enregistrement. Le syndrome de la tarte Tatin en quelque sorte...Cette histoire sans parole commence donc avec une ligne de basse hypnotique, le skank d'une guitare et un clavier qui marquent le tempo à contre-temps de la rythmique. De quoi générer un riddim.

Mais pour que cela devienne vraiment du dub somnanbulique, il faut "sur-ajouter" des effets. En particulier de l'écho pour piéger des bribes de vocaux (dubwise). Il faut aussi étirer la longueur du morceau, le fragmenter et balancer des bruits improbables (sirènes, aboiements, etc.). Et ça, c'est l'affaire des ingénieurs du son et non plus des musiciens.Sur ce plan, le dub préfigure la techno et ses dérivés : c'est une musique de mixage et de bidouillage.

Une musique "répétitive" qui est propagée par des DJs chargés de faire tourner des dub-plates dans des sound-systems dont la puissance est proportionnelle à la hauteur de leur mur d'enceintes... King Tubby fut le premier à s'y consacrer pleinement, au tout début des années 70's. Considéré comme le père fondateur du genre, il a formé au sein de son studio Home Town Hi Fi deux autres "dub-masters" qui achèveront de poser les bases de cette musique mutante: Lee Perry et Bunny Lee. Une étape décisive est franchie en 1973/74, lorsqu'ils jouent avec la stéréo en utilisant de la distorsion sur l'album Blackboard Jungle Dub. De simples "versions", on passe ensuite à des compositions plus élaborées qui reflètent l'évolution des techniques : cuts, ré-équalisation des graves et des aigus, etc. Au gré des innovations, les albums se déclinent en chapitres. D'un disque à l'autre, des thèmes sont repris et modifiés : l'ère du re-mix a commencé...Puis le dub va se métamorphoser sous l'influence de Scientist (bleeps, fader, delay, etc.) et Prince Jammy qui anticipe la révolution numérique, délaissant les instruments acoustiques pour des mélodies synthétiques (sleng teng).

Vient ensuite la période punk, riche et mouvementée. Le dub y puise une énergie nouvelle. Et d'autres déclinaisons : c'est à cette époque que la dub-poetry, et ses tirades socio-politiques, fait son apparition avec LKJ et Mutabaruka par exemple... Les années 80 seront dominées par les productions délirantes de Mad Professor (Ariwa) et Adrian Sherwood (On-U Sound) qui ouvrent avec humour et audace le dub sur d'autres univers sonores, tandis que Jah Shaka perpétue la tradition des sound-systems. Ils influenceront considérablement tous ceux qui, comme Alpha & Omega, Iration Steppas, The Disciples, The Rootsman ou Zion Train, développeront la décennie suivante un son plus mystique et affûté, new-roots et warrior...

Début 90, l'explosion des musiques électroniques va donner lieu à un formidable métissage : ambient-dub (The Orb), techno-dub (Bandulu), trance-dub (Banco de Gaia), electronic-dub (Jammin' Unit), dub-hop (Spectre), jungle-dub (Ray Keith), etc. Mais depuis le début du 3ème millénaire, après la Jamaïque et l'Angleterre, c'est l'Allemagne qui donne le ton avec la vague deep et minimaliste, filtrée et lézardée de clicks-n-cuts (Chain Reaction / Basic Channel). Le dub est devenu labyrinthique. Et il y a fort a parier que la "bass-music" va onduler encore longtemps en surfant sur les courants et modes à venir...
Source JamyGG
7/08/2009 10:00:00 AM

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